Joyeuses fêtes de fin d'année !


Amis lecteurs, toute l’équipe du Club EthiK vous remercie pour votre fidélité ! Nous vous souhaitons de très belles fêtes de fin d’année et de bonnes vacances.

Bien-sûr, nous vous retrouverons à la rentrée avec plein de nouveaux articles. D’ailleurs, pour ne pas être pris au dépourvu, nous en avons déjà quelques-uns sous le coude ! Comme toujours, avec cette vision décalée et décontractée du management, marque de fabrique du Club EthiK. Alors à très bientôt !

Une dernière recommandation avant de nous quitter : la période des fêtes et particulièrement propice pour Jouer, Illuminer leur journée, Etre présent, et bien-sûr, Choisir son Attitude. Belle occasion, donc, pour mettre en pratique les 4 principes de la
Fish Philosophie !

P.S : A propos, de poisson, nous vous conseillons de le consommer fumé, avec une petite sauce à l’aneth, et arrosé d’un vin blanc encore jeune, Muscat d’Alsace ou Jurançon sec selon les goûts.




mercredi 1 décembre 2010

Développement des compétences dans un contexte multiculturel : l’exemple de la CISAC



Aujourd’hui, nous vous proposons une interview de Julien Danjean, Directeur de la formation et du développement à la CISAC (Confédération Internationale des Sociétés d’Auteurs et Compositeurs).

Bonjour Julien, pouvez-vous nous préciser les missions de la CISAC ?
La CISAC est une ONG qui protège et promeut les droits des auteurs depuis 1926. Sa principale mission est de servir et de défendre les créateurs, notamment en développant et en renforçant le réseau de sociétés d’auteurs à l’échelle mondiale. En effet, basée à Neuilly, elle a des Directions « Régionales » au Chili, en Hongrie, à Singapour et en Afrique du Sud ! Elle définit, avec ses membres, un ensemble de principes de fonctionnement communs. Elle leur apporte également un soutien technique, juridique, financier et politique. En juin 2010, la CISAC regroupe 229 sociétés d’auteurs dans 121 pays, qui représentent des créateurs et éditeurs de tous les répertoires artistiques : musique, arts visuels, audiovisuel, littérature, œuvres dramatiques.

La CISAC interagit-donc avec des personnes dans le monde entier. Qu’est-ce que cela implique en termes de management ?
Tout d’abord, d’éviter d’avoir une approche uniforme ou des idées préconçues ! Il est en effet essentiel d’être à l’écoute de l’autre et de savoir questionner pour bien comprendre les spécificités de chacun. Ensuite, il est indispensable d’avoir la capacité à se faire comprendre. D’abord, sur un plan linguistique (les langues officielles de la CISAC sont l’anglais, le français et l’espagnol, et tous nos documents sont édités dans ces 3 langues). Mais, au-delà de la langue, faire passer des messages clairs et compréhensibles pour ses interlocuteurs. Enfin, dans la mise en œuvre des projets communs, il s’agit d’accepter les différences d’approche sans les juger, de savoir composer avec, sans perdre de vue pour autant les objectifs à atteindre…

Avez-vous des modes de fonctionnement qui vous sont propres, à la CISAC, et qui pourraient éventuellement constituer des bonnes pratiques de management dans un contexte multiculturel ?
Dans une organisation internationale comme la CISAC, il est d’abord essentiel que la grande diversité des membres soit prise en compte dans nos principes de fonctionnement. Ainsi, rien qu’au bureau parisien, 8 nationalités sont actuellement représentées sur 20 collaborateurs permanents ! Ensuite, nous veillons à ce que l’ensemble des continents et pays puissent être représentés dans les structures de décision. En matière de gouvernance, l’ensemble des décisions importantes sont prises par un conseil composé de 20 sociétés d’auteurs, élues tous les 3 ans par l’ensemble des membres de la Confédération. Ces sociétés doivent être représentatives des 5 continents et de l’ensemble des répertoires artistiques (musique, audiovisuel, arts visuels, dramatiques). D’un point de vue organisationnel, pour assurer une homogénéité de fonctionnement et favoriser les meilleures pratiques, les sociétés membres ont défini des principes de fonctionnement communs, que nous appelons les « Règles Professionnelles ». Ces principes de bon fonctionnement regroupent des notions de transparence, de bonne gouvernance, d’intégrité, et doivent être respectés par l’ensemble des sociétés membres.

Quelles sont les spécificités de votre mission de développement des compétences, au regard du contexte multiculturel ?
Ma mission consiste à apporter à nos membres, dans les différents pays, l’assistance nécessaire pour leur permettre de développer et de perfectionner les compétences dont ils ont besoin dans le cadre de leurs activités. Compte-tenu de nos ressources limitées, nous devons mutualiser les moyens pour répondre aux nombreux besoins communs aux sociétés d’auteurs, tout en devant aussi nous adapter aux spécificités de chacun. Pour résoudre ce dilemme, nous prévoyons des contenus de formation standards, qui peuvent être adaptés en fonction des besoins de chaque société. Charge à nous de bien cerner ces besoins en amont ! Et de créer les groupes de formation adéquats ! Lors de la conception d’un module, nous sommes en relation étroite avec nos 4 Directeurs Régionaux (Afrique, Amériques, Asie et Europe) pour garantir que le contenu, mais aussi l’approche pédagogique est adaptée à chacun. Par exemple, dans certaines cultures, il est important de prévoir des techniques d’animation qui favorisent l’expression de chacun, alors que dans d’autres il faudra plutôt canaliser les stagiaires ! Nous nous attachons à faire jouer la solidarité entre les membres qui partagent des intérêts communs. Certaines sociétés d’auteurs accueillent régulièrement des représentants de sociétés sœurs d’autres pays afin de partager leurs pratiques. Il est également important que les formateurs découvrent aussi les réalités et le contexte des sociétés en se déplaçant sur place. Ainsi lors d’une formation informatique, le formateur n’a pas la même approche quand il voit 5 personnes se partager un PC unique, avec une connexion internet qui fonctionne par intermittence !

Avez-vous une anecdote qui illustre la nécessité de savoir s’adapter aux différences culturelles ?
Lorsque j’étais chez PSA, je me souviens de difficultés rencontrées par des formateurs français dans l’automobile, pour former des stagiaires chinois aux méthodes de production occidentales. Ils étaient surpris de l’apparente passivité des stagiaires chinois et de l’absence de questions avant, pendant et après les formations. Ils ne savaient pas, qu’en Chine, le formateur représente une forme d’autorité que peu de stagiaires chinois oseraient questionner (surtout s’il est étranger). En effet, dans la culture chinoise, poser une question au formateur revient à lui faire « perdre la face » (car cela peut lui signifier indirectement que ses explications sont floues ou incomplètes). Cela risque aussi de faire perdre la face au stagiaire lui-même (car cela démontre qu’il n’a pas bien saisi les explications du formateur). Ces concepts sont difficiles à appréhender pour un occidental et nous nous sommes donc employés à « préparer » les occidentaux à ces différences de culture avant leur départ !

Inversement, avez-vous une anecdote qui montre la richesse que cette diversité peut apporter ?
Oui, toujours en Chine ! Dans la vision occidentale, le temps est perçu comme linéaire : nous faisons une chose après l’autre, dans l’ordre prévu par le planning. Et lorsqu’une difficulté se présente, nous faisons tout pour la résoudre. Dans la même situation, un chinois va plutôt passer à autre chose... Mais attention, ça ne veut pas dire qu’il baisse les bras. C’est juste que pour un chinois, le plan doit être adapté en fonction des circonstances. Là où nous aurions tendance à bloquer sur un point dur, un chinois avancera sur autre-chose, pour revenir ensuite à ce qui posait problème, avec souvent, plus d’efficacité (d’autant que la difficulté a pu se « tasser » entre-temps). J’ai trouvé que cette approche de travail se révélait pertinente dans bien des cas ! En tout cas, à moi, elle m’a beaucoup appris !

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